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LES AIRES PROTÉGÉES

Les aires protégées d’hier à aujourd’hui

Les aires protégées transportent leur histoire coloniale et ont eu de grandes conséquences pour les peuples autochtones. Pendant longtemps la création de parcs nationaux et/ou d’aires protégées s’accompagnait de mesures pour interdire l’accès au territoire des peuples autochtones. La présence autochtone était perçue, sur les territoires de conservation, comme une menace directe à la survie des espèces. Au Canada, les agents fédéraux responsables des programmes de conservation voyaient la chasse et la pêche autochtone comme des pratiques qui allaient mener systématiquement à la disparition des espèces et la perte de la biodiversité.

 

Ce faisant, les aires protégées ont hautement fragilisé notre mode de vie nous privant des écosystèmes et des terres au fondement de nos sociétés. La conservation est venue limiter notre autonomie territoriale et notre souveraineté alimentaire. De plus, la création d’aires protégées a eu comme conséquence de nous faire disparaitre «symboliquement» des territoires. C’est-à-dire qu’une fois créées, les aires protégées apparaissaient comme des territoires que nous n’avions jamais occupés. Ou encore, notre présence se voyait décrite comme appartenant à un lointain passé.

Le Parc de la Mauricie

Sur le Nitaskinan, lors de la création du Parc de la Mauricie en 1970 les Atikamekw n’occupaient déjà plus pleinement la région. Pour créer ce parc, Parc Canada a en fait acheté les terres à des propriétaires privés. Cela dit, les Atikamekw continuaient fort probablement à fréquenter le territoire. Souvent les Atikamekw allaient continuer de travailler dans les clubs privés de chasse ou de pêche, ce qui leur permettait un accès au territoire et un certain maintien du mode de vie en forêt.

 

Cependant, la création du parc, vient restreindre notre droit à la chasse, la pêche et d’autres activités en forêt, comme les feux de camp. Aussi, le Parc de la Mauricie contribue à l’effacement culturel et historique des Atikamekw sur le territoire. La direction de Parc Canada, met de l’avant surtout de l’avant les composantes naturelles du territoire, pour le tourisme et les recherches scientifiques. L’histoire des Atikamekw est en quelques sortes oubliée. Parc Canada offre d’ailleurs un portrait folklorisé des populations autochtones où quelques artéfacts présente l’histoire des peuples autochtones qui paraissent appartenir à un lointain passé.

 

Jusqu’à la fin des années 1990, les aires protégées sont demeurées des moyens d’exclure les autochtones et de leur restreindre l’accès à la nature. Encore récemment, en 1990, les frères Sioui, de la nation Huron-Wendat seront tenus coupable de faire des feux et de couper du bois dans le Parc de la Jacques-Cartier. Cette histoire se rendra en Cour, où l’on donne raison aux frères Sioui.

 

Malgré tout, les choses commencent à changer. Parc Canada autorise maintenant la tenue d’activités traditionnelles dans les parcs nationaux et s’est doté de priorités qui entrevoit une meilleure collaboration avec les peuples autochtones (partenaires autochtones, embauches de personnes autochtones, ancrage dans nos communautés, mise en valeur de la mémoire de nos peuples, etc.)

 

Si les autochtones occupent une plus grande place dans ce débat, c’est notamment en raison des droits qui nous sont reconnus. Mais aussi, l’on reconnait de plus en plus de notre bienveillance envers la terre et notre capacité à vivre en harmonie avec celle-ci. Un peu partout sur la planète on assiste à une affirmation des peuples autochtones pour protéger leur terre et mettre de l’avant leur droit et leur place sur les territoires d’aire protégée.

Qu'est-ce qu'une aire protégée autochtone ?

 

En 2018, Edéhzhíe la première aire protégée autochtone (reconnue par les autorités provinciales et fédérales). Edéhzhíe est située sur le plateau Horn à l’ouest de Yellowknife et relèvera d’une gestion conjointe entre la nation Decho K’éhodi et le Service canadien de la faune.Les aires protégées autochtones, pour nous c’est une idée très ancienne. Lorsque l’on y pense, n’importe quel groupe autochtone qui a appliqué son système de gouvernance dans une relation harmonieuse avec la nature ; qui a occupé les territoires sans les détruire ; qui a utilisé la terre de façon durable de sorte à assurer son renouvellement pour la prochaine génération a en quelque sorte «géré» des aires protégées.

 

Tout même, c'est récemment que les gouvernements des états tendent à reconnaitre le rôles et l'apport des autochtones dans la conservation. 

  • Des aires protégées créent sur la base d’une initiative autochtone;

  • Des espaces territoriaux où les groupes autochtones sont appelés un rôle central dans la gestion et la gouvernance de ce territoire

  • des espaces territoriaux dont le fonctionnement s’appuie sur les modes de gouvernance traditionnelle des nations autochtones;

  • Un modèle de conservation qui se développe en fonction de ce que sont nos droits ancestraux.

 

Le Cercle autochtone d’Experts (CAE) les définit comme :

[…] des terres et des eaux où les gouvernements autochtones jouent un rôle primordial dans la protection et la conservation des écosystèmes grâce aux droits, à la gouvernance et aux systèmes de savoirs autochtones. La culture et la langue sont le cœur et l’âme des aires protégées de conservation autochtone.

Quelques exemples d’initiatives autochtones autour des aires protégées :

& les territoires autochtones

En savoir plus
Les Aires Protégées d'Hiere à aujourd'hui

Pourquoi parle-t'on d'«aires protégées autochtones»?  

Masko cimakanic aski

 

Masko cimakanic aski est un projet qui cherche à créer une 1ère aire protégée atikamekw sur le Nitaskinan. Dans quelques décennies, Masko cimakanic aski pourrait se voir un vaste espace de biodiversité et devenir une source de fierté et d’autodétermination pour la nation atikamekw.

La famille Coocoo travaille depuis plus de 20 ans à protéger ce territoire. Depuis 2010, la démarche est encadrée par le Conseil de la Nation atikamekw (CNA) et le projet bénéficie d’un programme de subvention du Fonds de la nature du Canada depuis 2019 Cette subvention s’inscrit dans les objectifs canadiens en matière de conservation visant à l’augmentation du réseau d’aires protégées du Canada.

 

Le Canada s’est ainsi engagé à protéger 17% d’ici 2020, des objectifs qui appellent à être renouvelés éminemment. À la fin de l'année 2019, le Canada observe pourtant un sérieux retard avec 12,1% du territoire terrestre protégé et 13,8% du territoire marin. 

  • En savoir plus sur les engagements des gouvernements du Québec et du Canada pour la conservation2.

  • En savoir plus sur Masko cimakanic aski (lien hypertexte vers le rapport de Masko cimakanic aski)

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historique des aires protégées
Qu'est-ce qu'une aire protégée autochtone? 

Les aires protégées atikamekw 

Masko Cimakanic Aski 
Joyce Echaquan aski (page en construction)
Nikan aski (page en construction)ù

Mokw Sakihikan

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À propos de nous 
 

Depuis le début des années 2000, les gouvernements provinciaux et fédéraux se sont engagés dans la protection de biodiversité. Parallèlement, les droits autochtones au territoire ont été authentifiés à de nombreuses reprises. De plus, les nations autochtones à ont pris de front ces initiatives pour faire valoir l'apport incontournable des savoirs,  du mode de vie, et des compétences autochtones en matière de sauvegarde de l'environnement. Cette conjoncture a entre autre contribuer  fait en sorte que le 

Pour en savoir davantage cliquez sur le lien qui nous mènera à une petite mise en contexte que nous avons fait.

Masko cimakanic aski

 

Masko cimakanic aski signifie «protéger l’ours et la terre-mère », l’expression fait écho à la responsabilité ancestrale du peuple atikamekw envers toute forme de vie sur le territoire3. Masko cimakanic aski couvre une superficie de près de 600 km2 au sud de la communauté de Wemotaci. Il s’agit d’un territoire familial4 c’est un projet qui relève d’une initiative communautaire entreprise par la famille Coocoo.5

  • Carte du territoire

  • Pour en savoir plus sur la signification Masko cimakanic aski

  • Pour en savoir plus sur le rôle des familles et des chefs de territoire – Ka Nikanitc

Pour plus d'information... 
consultez les liens suivants

 

ke ici orakonak acitc ke itasinahak ke ici motetatc irakonikewina kaskina kekwan askik e arimotcikatek

 

Les lois naturelles et le code de pratiques

 

Les lois naturelles nous ont inspiré nos savoir-faire et savoir-être en forêt. Ils sont à la base de notre éthique en matière d'appartenance, d'occupation et d'utilisation du territoire. Ces lois sont basées sur la tradition orale et sur les connaissances qui découlent des pratiques et observations cumulées depuis des millénaires.


La forêt nous a appris à vivre avec elle. Les animaux et les plantes nous ont enseigner le respect, l'équilibre et la réciprocité des principes que nous réactualisons à travers le rituel. 

Trouver la carte du nitaskinan en haute résolution. 

Retravailler les cartes en un format plus adapté à un site internet. (Si tu as des suggestions là dessus, fais-moi en part!) 


votre propre texte et me modifier. C'est facile.

L’origine du projet

 

Dans les années 1980, le grand-père Mathias kokokoho (Coocoo) observait déjà depuis longtemps la dégradation des écosystèmes. Avec l’accroissement des activités de récoltes forestières et de la villégiature le territoire a connu des transformations marquées. Depuis la seconde moitié du 20e siècle les Atikamekw ont assisté à une transformation radicale de leur vie en une courte période de temps donné. Ainsi, les enfants de Mathias sont né.e.s en pleine forêt où, dès les premières années de vie, ils et elles vont apprendre les pratiques du mode de vie nomade avant de se voir arrachés à leur monde pour aller rejoindre les pensionnats à Amos ou bien à Pointe Bleue (Mashteuiatsh).

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Durant sa vie, Mathias a enseigné à ses enfants et petits-enfants tout ce qu’il connaissait de la forêt. Il leur a appris à être Nehirowisiw à être un être de la forêt. Il leur a appris à vivre en harmonie avec la nature, en leur enseignant les pratiques de subsistance, la langue, l’histoire du territoire et de leur peuple et la spiritualité. Par ailleurs la spiritualité atikamekw, c’était pour lui la base pour se préoccuper et prendre soin du territoire. Pour Mathias Kokokoho, cela ne faisait aucun doute que l’âme de son peuple, de sa famille, de ses ancêtres, prenait vie dans la forêt.

C’est donc pourquoi, dans les années 1980, l’ainé commence à s’inquiéter plus sérieusement, pour la santé des écosystèmes, mais aussi pour sa culture et le bien-être de sa communauté. Un peu avant sa mort le grand-père Mathias a rappelé  la responsabilité territoriale à sa famille.

J’pense que vous devriez commencer à protéger le territoire, là c’est le temps ». C’est donc ainsi que la famille a pris sa responsabilité envers le territoire pour tenter de le protéger et y faire vivre leur culture jour après jour. (citation) 

Pour nous, une famille, c’est un groupe aux ancêtres communs. Un territoire occupé par la parenté élargie de la famille – grands-parents, parents, enfants, petits-enfants, etc. D'ailleurs pour nous, la famille inclus aussi les non-humains lacs, rivières, plantes et animaux. 

Les territoires familiaux sont souvent perçus (par erreur) comme des propriétés privées. Cependant, dans notre tradition orale, nous avons appris que ce sont les êtres humains qui appartiennent à la terre et non l’inverse. Nous ne possédons pas le territoire : nous en sommes responsables. C’est la même chose pour les familles. Par ailleurs, les chefs de territoire Ka nikanitc au sein des familles sont amenés à jouer un rôle de leadeur·e. Les chefs de territoire possèdent de grandes connaissances du territoire et vont jouer un rôle de premier plan afin de coordonner et d’orienter les décisions au sein des familles elles-mêmes et comme auprès des communautés et de la nation. C’est entre autres pourquoi les questions territoriales sont encore très liées aux familles atikamekw. De par leur ancrage à la terre, les familles, leurs chefs de territoire et leurs ainé·es demeurent des piliers dans l’engagement face à la protection du territoire.

 

Les territoires familiaux 

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Ici tout ce qui se rapporte aux territoires familiaux et aux familles ça va 

La signification de Masko cimakanic aski

 

L’expression Masko cimakanic aski symbolise l’origine de la relation entre le peuple atikamekw et la forêt. C’est le symbole de notre famille élargie qui comprend tout ce qui vit sur le territoire. Masko, signifie ours, mais le terme fait également référence à la constellation de la Grande Ourse. Cimakanic, peut se d’abord se référer à l’image d’un guerrier ou d’une guerrière, un terme qui appelle à lutter pour protéger son territoire. Ensuite, cimakanic peut aussi renvoyer à un conseiller ou une conseillère. Alors le terme s’apparente plutôt à l’idée d’une personne qui prend des décisions réfléchies, par exemple selon ses observations ou en concertant les gens qui l’entourent, comme sa famille, ce qui rappelle le rôle du chef de territoire – Ka nikanitc. Finalement, aski c’est la terre-mère et suggère que les êtres humains appartiennent à la terre et non l’inverse.

 

L’ours incarne l'ancêtre de notre peuple : nous sommes le peuple de l’ours. Son esprit est toujours présent en forêt et nous rappelle que nos ancêtres, ceux du monde animal et du monde humain qui nous accompagne. Son esprit nous remémore que nous avons bâti nos sociétés traditionnelles grâce à lui puisque nous nous sommes inspiré.e.s de sa façon de vivre.

« C’est à partir de l’ours que tous les autres animaux nous ont aidés à formuler notre relation, notre organisation, notre structure, notre gouvernance, notre constitution. Tout cela s’est fait à partir de la vie animale »

– Charles Coocoo

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Aski matisiwin Conservation atikamekw nehirowisiw
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